28/08/2010
Stendhal, Armance

Voici le livre :
http://fr.calameo.com/read/0001205114b5337fa707c
Stendhal (1783-1842)
- Stendhal (en réalité Henri Beyle) est né en janvier 1783 à Grenoble. On retient généralement qu'il était brillant en mathématiques, que c'est surtout son grand-père qui lui a apporté affection et éducation et qu'il avait peu d'affinité avec son père.
- À l'âge de dix-sept ans, Stendhal s'engage dans l'armée et cette carrière lui fait découvrir l'Italie, pays qu'il aime beaucoup. Cependant il démissionne car l'armée l'ennuie. Stendhal reprend du service plus tard, en 1806, et devient auditeur au Conseil d'État. De 1805 à 1814, il partage sa vie entre des missions à l'étranger, sur les pas de Napoléon, et de longs séjours à Paris.
- En 1814, la Restauration met fin sa carrière et il retourne à Milan où il se consacre à ses passions (théâtre, concerts, musées, etc). De retour à Paris en 1821, il fréquente de nombreux salons romantiques.
- En 1830, Stendhal est nommé consul à Trieste ; c'est aussi cette année que paraît Le Rouge et le Noir. Stendhal entreprend la rédaction de Lucien Leuwen (qu'il ne terminera pas) et de La Vie de Henry Brulard.
- Stendhal meurt en 1842.
- Manuscrits de Stendhal en ligne :
- http://stendhal.msh-alpes.fr/manuscrits/
14:30 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)
24/08/2010
Vingt mille lieues sous les mers

Ce roman d’aventures de Jules Verne, composé en 2 parties de respectivement 24 et 23 chapitres , est le sixième de la série des Voyages Extraordinaires . Il a été publié chez Hetzel, à Paris, en 1869.
Résumé :
Ce roman, parmi les plus célèbres et des plus traduits de notre littérature, apparaît sans conteste comme une des oeuvres les plus puissantes, les plus originales et les plus représentatives de Jules Verne. Tout commence en 1866: la peur règne sur les océans. Plusieurs navires prétendent avoir rencontré un monstre effrayant. Et quand certains rentrent gravement avariés après avoir heurté la créature, la rumeur devient certitude. L'Abraham Lincoln, frégate américaine, se met en chasse pour débarrasser les mers de ce terrible danger. Elle emporte notamment le professeur Aronnax, fameux ichthyologue du Muséum de Paris, son domestique, le dévoué Conseil, et le Canadien Ned Land, «roi des harponneurs». Après six mois de recherches infructueuses, le 5 novembre 1867, on repère ce que l'on croit être un «narwal gigantesque». Mais sa vitesse rend le monstre insaisissable et lorsqu'enfin on réussit à l'approcher pour le harponner, il aborde violemment le vaisseau et le laisse désemparé. Aronnax, Conseil et Ned Land trouvent refuge sur le dos du narwal. Ils s'aperçoivent alors qu'il s'agit d'un navire sous-marin...Édition groupe Ebooks libres et gratuits.
Voici le livre :
16:09 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)
18/08/2010
La Part du rêve
Chers Amis clients lecteurs,
La période de vacances touche à sa fin, le mot “rentrée” se prononce de plus en plus...
J’espère que vous avez bien profité de ce temps libre et que vos lectures furent variées et enrichissantes...
La rentrée littéraire démarre dès le 18 août et vous l’aurez sans doute déjà lu dans la presse, quelques 701 nouveaux livres de “littérature” sont annoncés !
Le chiffre est exact !
Depuis très longtemps je dénonce cette surproduction, et à la lecture des journaux ces derniers jours, on y “découvre” encore et toujours le visage d’Amélie Nothomb, les cheveux grisonnants de Laurent Gaudé et l’air désabusé de Michel Houellebecq... !
Je vais essayer au fil de mes billets de vous faire découvrir des livres peu médiatisés.
Bien-sûr si un livre d’un auteur reconnu mérite notre attention, je le signalerai. Il est dommage de savoir déjà d’avance que beaucoup de livres vont avoir une durée de vie très courte, car il est impossible de tout avoir et de de tout lire...
J’ai eu la chance de recevoir avec un peu d’avance des livres à paraître et voici quelques suggestions de lecture :
Elif Shafak
Soufi, mon amour
Editions Phébus
Prix : 39 fr.
La lecture du roman “Doux blasphème “d'Aziz Z. Zahara transcende spirituellement Ella Rubinstein, une femme épanouie de 40 ans. Celle-ci s'identifie au personnage, le poète Rûmi qui, au XIIIe siècle, vit son existence prendre une nouvelle orientation sous l'influence du célèbre derviche du monde musulman, Shams de Tabriz.
Un livre étonnant, polyphonique, alliant un récit contemporain et l’histoire persane d’autrefois... Passionnant !
Vincent Borel
Antoine et Isabelle
Ed. Sabine Wespieser
Prix : 43 Fr.
Le destin d'Antonio et Isabel, mariés et parents de deux petites filles. Après s'être engagé dans la République espagnole, Antonio part pour la France, entraîné par la Seconde Guerre mondiale. Il connaît ensuite la Résistance, le maquis, l'arrestation par les Allemands et l'extradition dans un camp nazi.
Bel hommage de l’auteur pour ses grands parents. Un beau texte qui nous fait parcourir une grande partie du XXe siècle en Espagne.
Voici en avant-première le programme de la Bibliothèque de la Pléiade de cet automne :
2 septembre : V. Nabokov – Œuvres romanesques T. 2 Pléiade Prix : 136 Fr.
7 octobre : Les Epicuriens – Pléiade Prix : 136 Fr.
7 octobre : Boris Vian – Œuvres romanesques T. 1 Pléide Prix : 169 Fr.
7 octobre : Boris Vian – Œuvres romanesques T. 2 Pléiade Prix : 169 Fr.
7 octobre : Boris Vian – Œuvres romanesques T.1 et T. 2 sous coffret Pléiade Prix : 338 Fr.
Réservez dès aujourd’hui vos exemplaires, je les tiendrai à votre disposition et vous les retirerez à votre convenance.
Encore quelques curiosités :
Patrick Reumaux
Les Dieux habitent toujours à l’adresse indiquée
Editions Vagabonde
Prix : 18 Fr.
Un beau voyage à travers toute la Méditerranée, toutes ses cultures et tous ses écrivains qui ont su exalter les couleurs et les senteurs de ce monde de lumière.
On prend beaucoup de plaisir à travers cette centaine de pages riches en senteurs... Original !
Joan Fuster
Dictionnaire à l’usage des oisifs
Editions Anacharsis
Prix : 38 Fr.
Ces essais, regroupés par ordre alphabétique, abordent des sujets aussi variés que l'amour, la justice, la lâcheté, la lecture et le sexe. Ils constituent une série de promenades ou divagations littéraires, philosophiques et morales se fondant sur le trivial du quotidien.
Extraordinaire livre pour la première fois traduit en français du poète et essayiste valencien, traducteur de Camus, amoureux de Montaigne, Voltaire, Nietzsche et bien d’autres...
Dans l’attente du plaisir de vous revoir, je vous adresse mes plus cordiales salutations.
François Pulazza
LIBRAIRIE LA PART DU REVE
François PULAZZA
4, rue Leschot
1205 GENEVE
0041.22.320.63.06 (librairie)
0041.78.652.27.75 (mobile)
A l'occasion de la rentrée littéraire d'autome, je reproduis ci-dessous l'article de Anne Pitteloud, paru en avril 2010 à l'occasion de l'ouverture d'une nouvelle librairie, La Part du rêve:
L'invité du mois
| |
Entretien avec François Pulazza, par Anne Pitteloud | |
| |
© «Le Culturactif Suisse» - «Le Service de Presse Suisse» |
17:12 Publié dans Mon journal | Lien permanent | Commentaires (0)
16/08/2010
Escapade hors du temps

Vendredi 13, 13 heures, ils sont à l’Olivier, un restaurant d’étape perché dans les collines situées dans le Pays de Louis Mandrin, du côté des Abrets, de Pont-de-Beauvoisin. Ce révolutionnaire, ce contrebandier défendait les petites gens en leur procurant à bas prix le sel et le tabac, luttait contre l’Ancien régime et les Fermiers généraux qui collectaient des impôts prohibitifs. Arrêté avec ses troupes, traité de brigand, accusé de crime de lèse-majesté, Mandrin fut condamné au supplice de la roue puis étranglé par son bourreau.
François, le père de Maxime et Margaux leur dit s’être arrêté autrefois dans cette auberge avec leur grand-père, lui aussi quelque peu révolutionnaire. Les enfants prétendent connaître aussi l’endroit.
– C’est sur la route qui nous amène en Provence, chez le Pépé, dit Margaux.
– Oui, c’était l’été passé au mois de juillet, au bas de la colline, il y a le lac de Paladru, on l’aperçoit d’ici, dit Maxime.
– Cet endroit ne m’est pas inconnu, il me semble que c’était hier ou avant hier, dit Isabelle, la compagne de François…
- Non, tu divagues maman, hier nous étions au bord du Lac Léman, répond Céline.
Peu à peu, cette joyeuse équipée reprend ses esprits, des souvenirs se font jour, les langues se délient. L’un deux prétend avoir visité le Lubéron la veille, la bourgade de Gordes… Où étions-nous ce matin, au petit déjeuner ?
- Sur une terrasse de Saint-Rémy, Margaux, tu as même bu un chocolat, répond Maxime.
– Oui, c’est vrai, et hier soir, il me semble que nous nous baignons de nuit dans une piscine, il y avait un autre garçon, Clément je crois, vous avez joué à la pétanque avec Marine, alors que je jouais du piano avec papa !
– Naturellement, j’ai pointé, j’ai tiré et mes adversaires ont embrassé le popotin de Fanny, répond Maxime du tac au tac.
– C’est grave, vous affabulez, les enfants, la chaleur sans doute !
– Papa, on t’aime, on t’adore mais tu prends de l’âge, fais attention à tes neurones. Pourquoi as-tu une barbe de trois jours ?
Se passant la main sous le menton, ce fut le déclic, le coup de massue au moment du dessert glacé, de quoi rafraichir les méninges ! Isabelle se porta derechef au secours de son homme en l’enlaçant.
Lors d’une ballade d’un jour, mardi, 10 août à 13 heures, l’équipée s’était arrêtée à l’Olivier pour déjeuner. Pourquoi n’irions-nous pas trouver le Pépé jusqu’en Provence ? Une idée folle. Sitôt dit, sitôt fait sans bagages, ni brosse à dents, une escapade de trois jours hors du temps ! Treize à table... sous les oliviers. Dan et JF ont même réussi à mettre en marche la vieille moto du Pépé, une Terrot 1930 pétaradante, en partance pour Compostelle.
Trois jours de bonheur pour le « Papet » de Provence et ses petits-enfants. Aujourd'hui, sur le chemin du retour... ils ont enfin les pieds sur terre !
11:06 Publié dans Mon journal | Lien permanent | Commentaires (0)
14/08/2010
Alphonse Allais, Deux et deux font cinq !

Voici le livre :
http://fr.calameo.com/read/000120511efaf752d1b2c
Je passe tout le mois de mars à Tamaris, près de Toulon, chez Allais - et j'apprends à l'aimer davantage.
J'ai vu des gens qui parlaient peu de leurs ouvrages, qui n'attachaient pas d'importance à leurs travaux - mais j'en ai jamais vu qui fussent à ce point modestes. Il écrivait et publiait une centaine de contes par an - il n'y faisait aucune allusion, jamais. Il négligeait même d'envoyer ses livres à ses amis. On démarquait ses contes, on lui volait ses inventions les plus étourdissantes, les plus personnelles - il ne songeait pas à s'en plaindre.
Il écrivait hebdomadairement au Journal et au Sourire. Il devait envoyer ses deux articles le jeudi. Il aurait très bien pu les faire le mercredi. Il attendait le jeudi soir, il attendait jusqu'à la dernière minute, puis il allait s'asseoir dans le fond du café le plus voisin de la poste - car il n'écrivait jamais chez lui, et tous ses contes il les a fait sur du papier à lettres. Sitôt qu'il avait terminé ses deux articles, il les mettait sous enveloppe sans les avoir relus et envoyait un garçon les jeter à la poste.
Certains d'entre eux se ressentent de cette hâte extrême, d'autres sont le témoignage de sa prodigieuse imagination - mais les plus savoureux de tous sont assurément ceux qu'il a commencés sans savoir où il allait, Allais. Sa langue, son esprit, son ingéniosité faisaient alors merveille. Et ce sont de véritables chefs-d'œuvre d'écriture. Il avait le génie de la parenthèse et du "renvoi au bas de la page". Quand il avait écrit une phrase dont il n'était pas satisfait, il la mettait entre guillemets et l'attribuait à certains écrivains médiocres comme Ohnet. Même alors, il ajoutait sic.
On peut ne pas goûter à l'esprit d'Alphonse Allais - mais c'est dommage. On peut aussi ne pas aimer les œuvres de Laurent Tailhade - mais on a bien tort. Et j'ai rapproché ces deux noms parce que, justement, Tailhade ne goûtait pas l'esprit d'Allais. Il prétendait que je m'exagérais sa valeur. Un jour qu'il me disait cela, je lui ai demandé s'il lui était arrivé déjà de lire un livre entier d'Alphonse Allais. Il en avait lu seulement des contes par-ci par-là.
- Il a donc publié des livres ?
- Non. Mais chaque année, il publie un recueil de ses contes.
Nous étions à la campagne, chez moi, à Honfleur, et je lui ai mis de force entre les mains Rose et vert pomme en lui disant :
- Lisez-le pendant que je travaille. Mais ne vous éloignez pas. Je veux vous entendre rire.
- Rire ?
- Oui, vous rirez... malgré vous !
Et je l'ai installé en face de moi dans un fauteuil.
Docilement - amicalement, devrais-je dire - il lut de la première à la dernière page le livre d'Allais. Il n'en passa pas une ligne - je le surveillais.
Il ne sourit pas une fois !
Mais quand il eut fini :
- Je vous fais mes excuses, Sacha. Il n'est pas drôle, votre ami... mais c'est un admirable écrivain !
Venant de Tailhade, j'aimais bien mieux cela que s'il avait souri.
Parmi le mots d'Allais les plus frappants et les plus fins, je me souviens de celui-ci.
La nouvelle promotion de la Légion d'honneur venait de paraître. Jules Renard y figurait, mais il était mal entouré. Il y avait là deux ou trois écrivains qu'on aurait pu très bien ne pas décorer. Allais venait d'ouvrir son journal. Il s'écria :
- Oh ! Vous avez vu... ce pauvre Renard qu'on a décoré dans une rafle.
(...)
Quand on va très souvent dans les mêmes cafés, on finit par en connaître les habitués, et l'on se dit bonjour, même on se serre la main, sans savoir comment on s'appelle. On se dit : "Bonjour, monsieur. Au revoir, monsieur." Allais n'aimait pas à appeler les gens monsieur. Il les appelait mon capitaine, mon cher maître ou bien docteur. Or, parmi ces docteurs, il en est un auquel l'appellation est restée. On continue encore à l'appeler docteur aujourd'hui - et on le consulte ! On ne le consulte que dans les cafés, mais comme il est d'une prudence extrême dans les médications qu'il conseille, n'indiquant d'ailleurs jamais que des spécialités, il a fini par se faire une très agréable petite clientèle.
C'est le docteur Pelet. Il me l'a confirmé par téléphone, un jour, en thermes spirituels : "Oui, c'est la vérité, je suis devenu médecin à cause d'Alphonse Allais... mais il m'appelait docteur parce que je suis docteur en droit."
Les plaisanteries d'Allais étaient à longue portée. En voici un autre exemple :
Allais avait abonné pour dix ans à la Cote de la Bourse un certain Marcel Leconte, repris de justice, qui a passé sa vie à mourir de faim, vautré sur le parapet du port d'Honfleur. Il attendait là l'arrivée des bateaux du Havre et aidait à les décharger. Allais avait donné comme adresse : Marcel Leconte, Café Français, Honfleur - et tous les samedis on voyait le patron mécontent du Café Français lançait à Leconte la Cote de la Bourse en lui criant :
- Leconte, voilà votre journal !
Lorsque Allais mourut, il y avait encore trois ans d'abonnement à courir. Allais n'était plus là - la blague continuait !
(...)
Sacha Guitry, Si j'ai bonne mémoire, Plon, 1934.
16:44 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
08/08/2010
Pour soigner la sinistrose !
15:38 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
02/08/2010
Le Roi s'amuse à Grignan...

Voici le livre :
http://fr.calameo.com/read/00012051178711a14d8a5
Depuis plus de 20 ans, le Département de la Drôme produit durant 2 mois, un spectacle de théâtre présenté dans devant la façade du château de Grignan, dans un cadre exceptionnel et dans des gradins offrant pas moins de 780 places. C’est cette année la pièce Le Roi s’amuse de Victor Hugo qui est mise à l’honneur. Ce drame étonnant, qu’on qualifierait aujourd’hui de « mélo », où le rire côtoie le terrible, se déroule à la cour de François 1er où Triboulet, un bouffon diabolique, mène une folle sarabande avant d’en être la victime…
Qui mieux que Victor Hugo pouvait présenter une de ses plus belles pièces:
«La pièce est immorale? croyez-vous? Est-ce par le fond? Voici le fond. Triboulet est difforme, Triboulet est malade, Triboulet est bouffon de cour - triple misère qui le rend méchant. Triboulet hait le roi parce qu'il est le roi, les seigneurs parce qu'ils sont les seigneurs, les hommes parce qu'ils n'ont pas tous une bosse sur le dos. Son seul passe-temps est d'entre-heurter sans relâche les seigneurs contre le roi, brisant le plus faible au plus fort. Il déprave le roi, il le corrompt, il l'abrutit - il le pousse à la tyrannie, à l'ignorance, au vice - il le lâche à travers toutes les familles des gentilshommes, lui montrant sans cesse du doigt la femme à séduire, la soeur à enlever, la fille à déshonorer. Le roi dans les mains de Triboulet n'est qu'un pantin tout-puissant qui brise toutes les existences au milieu desquelles le bouffon le fait jouer. Un jour, au milieu d'une fête, au moment même où Triboulet pousse le roi à enlever la femme de monsieur de Cossé, monsieur de Saint-Vallier pénètre jusqu'au roi et lui reproche hautement le déshonneur de Diane de Poitiers. Ce père auquel le roi a pris sa fille, Triboulet le raille et l'insulte. Le père lève le bras et maudit Triboulet. De ceci découle toute la pièce. Le sujet véritable du drame, c'est la malédiction de monsieur de Saint-Vallier. Écoutez. Vous êtes au second acte. Cette malédiction, sur qui est-elle tombée? Sur Triboulet fou du roi? Non. Sur Triboulet qui est homme, qui est père, qui a un coeur, qui a une fille. Triboulet a une fille, tout est là. Triboulet n'a que sa fille au monde - il la cache à tous les yeux, dans un quartier désert, dans une maison solitaire. Plus il fait circuler dans la ville la contagion de la débauche et du vice, plus il tient sa fille isolée et murée. Il élève son enfant dans l'innocence, dans la foi et dans la pudeur. Sa plus grande crainte est qu'elle ne tombe dans le mal, car il sait, lui méchant, tout ce qu'on y souffre. Eh bien ! la malédiction du vieillard atteindra Triboulet dans la seule chose qu'il aime au monde, dans sa fille. Ce même roi que Triboulet pousse au rapt, ravira sa fille, à Triboulet...»
La présentation ci-dessus est extraite d'un texte que Victor hugo écrivit en défense de sa pièce qui fut interdite dès le soir de la première représentation, la monarchie de Juillet ne tolérant pas plus qu'une autre, et malgré la révolution de 1830, qu'on représente un roi dominé par la luxure. Quelques années plus tard, Verdi composera Rigoletto, sur un livret fidèlement adapté de cette pièce, et son opéra connaîtra le même sort.
11:16 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)